Le Libre, au delà-du Logiciel
Présentation :
Licences, oeuvres matérielles et immatérielles etc.
Débat initié antérieurement sur cette page et ré-évoqué en CA du 4/8/06
Réunion du jeudi 14 septembre 2006, 20h MCE
Un très court résumé de ce qui s'est dit ce soir là (par David Mentré).
Au démarrage, un rapide résumé des principales licences (GPL, LGPL, BSD et Domaine Public (qui n'est pas une licence) a été fait.
Ensuite, la discussion a démarré sur des questions à propos du logiciel libre. Toutes les personnes présentes se sont accordés pour dire que le logiciel libre est défini la définition du projet GNU avec les quatre libertés :
- utiliser ;
- étudier ;
- modifier ;
- redistribuer.
A partir de là, toutes les personnes présentes ont également été d'accord pour dire que si l'on parle du libre au delà du logiciel, alors ce libre-au-delà-du-logiciel doit également avoir les quatre libertés.
Se pose alors l'épineuse question de savoir comment concrètement traduire ces quatre libertés pour une table, un processeur, une musique, un livre, etc. ? Il est rapidement apparu que le non-logiciel a plusieurs formes, qui sont transformées des unes vers les autres. Par exemple, la musique est disponible sous forme de suite de notes, de partition mise en page par un éditeur, d'un enregistrement par un orchestre, etc. Chacune de ces formes peut être libre ou pas (libre au sens des quatre libertés). Par exemple, une symphonie de Mozart est libre au niveau de la musique (car Mozart est mort depuis 1791), peut ne pas être libre en partition (car mise en page par un éditeur sans licence particulière) et être libre dans son enregistrement (car le chef d'orchestre et son orchestre ainsi que l'ingénieur du son ont décidé de le mettre sous une licence de type BSD).
Définir le libre au delà du logiciel consiste donc à indiquer, pour chacune des formes que comprend un objet, s'il est libre ou non sous cette forme. A noter que pour le logiciel, le même type d'analyse peut être fait car un logiciel peut être libre (par exemple sous licence GNU GPL) sans forcément avoir une documentation libre ou une base de tests de non régression libre.
De nombreuses questions ont eu trait à la difficulté de se rémunérer avec une photo libre, un livre libre, etc. : comment en vivre puisque le résultat final pourra facilement être gratuit ? Grosso-modo, la réponse consiste à dire que le même problème se pose dans le domaine du logiciel, qu'il a fallu 22 ans pour construire des réponses adéquates (double licence, produit lié payant, vente de service, logiciel non libre puis libre après une certaine période, …) et que le même type de réflexion et de révolution doit être fait dans les autres domaines (tables, livres, photos, etc.).
Il a également été souligné qu'étendre le libre au delà du logiciel, c'est voir les idées du logiciel libre toucher d'autres domaines et permettre une interaction du public habituellement plus ou moins bidouilleur informaticien de Gulliver avec un plus large public. Il n'est pas toujours évident d'expliquer en quoi la liberté est importante en informatique notamment pour des utilisateurs qui se moquent complètement de ce qu'il y a sous le capot. Étendre le libre au delà du logiciel peut permettre au public de mieux appréhender les enjeux du libre en l'applicant à un domaine qu'il connait mieux.
On a également insisté sur le fait que développer et utiliser du Libre est une question de comportement, d'éthique : pas de piratage ou d'emprunt illégal de quelque objet que ce soit, mais le recours et la diffusion sous des licences reconnues en droit (les licences libres sont reconnues en droit - voir la Convention de Berne)
Reste ensuite à choisir une licence adéquate pour du non logiciel, par exemple une documentation ou une photo. La discussion n'a pas beaucoup avancé sur ce point mais cela devrait faire l'objet de prochaines réunions.
Il y a également eu un concensus pour essayer d'intégrer ce libre au delà du logiciel dans le projet de futurs statuts de Gulliver.